dimanche 9 mars 2014

Support feminism : part 2. Le féminisme pourquoi?



Le féminisme pourquoi?


Pourquoi pas?

Parce que le féminisme 

  • n'est pas gynarchiste. (La gynarchie est l'exercice du pouvoir par les femmes d'un point de vue politique, social et familial. Le patriarcat au féminin.) Ça c'est un peu dans le fantasme colectif. 
  • Ni misandreSe révolter contre un système global n'est pas juger ses acteurs. Etre feministe, C'est proposer un changement, c'est être antisexiste, se battre pour l'égalité. Pour ses droits, pour ceux de l'autre. 
  • Ni hystérique. Tiens, l'hystérie "associée aux femmes". Et vous avalez cela?
  • Ni désuet. On reproche au féministes de s'intéresser à des concepts inutiles, comme le choix des mots, le madame plutôt que mademoiselle. Ce qui est plutôt cocasse de la part de ceux qui "se revendiquent humanistes car le terme FÉMINIsme est axé autour de la femme."
  • N'est pas égoïste. Nos combats prives dans la sphère familiale et socio-professionnelle. Et notre combat, ou au minimum notre soutient aux combats pour les droits des autres. De celles qui subissent ce dont on est préservés. 


Ce que vous y gagnez :


  • Si votre altruisme a toujours été un frein, il deviendra un moteur. On ne peut décemment pas se battre contre le sexisme et se laisser en être victime.
  • L'humour ne sera plus une raison pour tout encaisser. Et ça c'est libérateur. Vous froisserez votre entourage. Une femme qui pense, agit, à qui l'on doit le respect, "c'est casse couille". Mais cela finira par être admis. Et vous ne serez plus celle "qui n'a pas d'humour" car on n'utilisera plus l'humour gras en votre présence. 
  • Vous développerez votre empathie. Quelques explications sur le sexisme d'un point de vue sociologique vous feront revoir vos points de vue. Non, l'homme ne nait pas dominant, la femme ne nait pas soumise. Non, elle ne méritait pas de se faire violer. Non, elle ne reste pas avec cet homme violent "car elle le veut bien". 
  • Vous restez libres d'avoir et d'émettre une opinion. Que vous pensiez qu'il y ait une "essence féminine" et des traits innés (féminisme essentialiste), ou qu'au contraire tout est socialement construit (féministes radicales).. Que vous pensiez que la prostitution et la pornographie sont une aberration (une majorité des mouvement féministes radicaux) ou qu'au contraire, vous pensez que le féminisme les stigmatise (féministes "pro-sexe") vous pourrez rejoindre le mouvement qui vous parle le plus. (Si cela vous parait bien flou, dans le prochain article, une explication sur les différents mouvements et leurs intérêts divers)


Le féminisme pourquoi? Car sans vous, le monde ne changera pas. ("yes we can", "you can do it" toussa :D )

jeudi 6 mars 2014

Support feminism : part 1. Le féminisme pour qui?





Le féminisme, pour qui?

Pour vous. Parce qu'être de sexe féminin n'est pas une raison pour subir l'oppression d'une société patriarcale. 
Parce que comme mon pote James Brown le disait si bien:

"This is a man's, a man's, a man's world
But it wouldn't be nothing, nothing
Without a woman or a girl"
(C'est un monde d'hommes, d'hommes, d'hommes
Mais ce ne serait rien, rien
Sans une femme ou une fille)

Pour vos filles. Si vous estimez (à mon humble avis, à tort) que vos droits ne valent rien comparativement à ceux des enfants, faites-le pour elles. 

  • Parce que si vous défendez le maternage proximal pour leur bien être...  Élever votre fille avec bienveillance ne diminuera pas les risques qu'elle encourra de subir un viol. Par contre, changer les mentalités en profondeur, détruire les mythes du viol peut y contribuer. (Voir l'excellente série d'articles d' antisexisme.net sur le rapport entre l'adhésion aux mythes du viol et la propension au viol chez un individu ) 
  • Parce que si les couches lavables rendent leurs fesses plus douces, vous n'aimeriez pas savoir que votre fille n'est résumée qu'à cette partie de son anatomie. 
  • Parce que vous la connaissez mieux que quiconque. Vous la savez si jeune et déjà si curieuse, si critique, si intelligente. Et que vous espérez que son avenir professionnel sera assuré par ces qualités, et non pas grâce à une "promotion canapé". (Domination masculine extrême. Parce que vous comprenez, l'homme a des "besoin" qui priment sur une "non envie". Et que tous les coups sont permis pour coucher, c'est un chouilla ce que la société inculque..)
  • Parce que si vous ne la conditionnez pas, la société le fera à votre place. Et qu'il se peut qu'elle vous en veuille, plus tard, ne pas l'avoir "reconnue dans féminité" en l'inscrivant aux cours de karaté. Merci la société malade.

Pour vos fils.

  • Parce que vous avez toujours détesté les hommes qui sifflent les femmes en pleine rue. Que bien que vous ayez conscience que l'éducation joue, vous savez également à quel point les influences extérieures peuvent conditionner leur façon d'agir, à l'adolescence par exemple. Parce que vous ne niez pas le besoin d'appartenance. Parce que vous ne voulez pas détester votre fils.
  • Parce que vous lui apprenez à exprimer ses émotions. Et que vous ne voulez pas que les professeurs / éducateurs / membres de la famille lui intiment de garder cela pour lui. "Because boys don't cry".
  • Parce que vous savez que "Les enfants, c'est pas qu'une histoire de gonzesses". Et que vous refusez que vos petits enfants remettent "Papaoutai" au goût du jour, dans quelques années.
  • Parce que vous leur souhaitez de grandir en hommes libres. Libérés de la pression de la réussite. Libérés des diktats dans lesquels on les enferme. Libérés eux aussi du patriarcat.

Le féminisme pour qui? Pour tous et toutes, assurément!

Réflexion sur le rôle de mère..







Alors qu'O vous postait la question sur notre page Facebook "qu'est ce qu'être mère?", je posais la même question sur un groupe de débat, mais partant d'un autre postulat (Peut-on dire qu'être mère se résume à s'occuper de son enfant? Peut-on, dès lors, qualifier une mère qui travaille de mère "à temps partiel"?)

Je me rends compte que cette définition de la mère qui agit, qui prédomine sur celle de la mère qui est, me laisse pantoise.


Être maman c'est, pour moi, bien plus que répondre à leurs besoins primaires. Être parent. c'est tenir une vie dans sa main. Ce n'est pas éduquer, c'est accompagner. Ce n'est pas élever, c'est aider à s'élever. 

Être mère c'est tenter de donner à nos enfants le goût du bonheur, leur faire découvrir la vie a travers notre regard, nos valeurs. Les laisser libre de les rejeter, mais leur transmettre, toujours. 

Être mère c'est être suffisamment forte que pour se remettre en question, pour soigner nos blessures et leur donner confiance en la vie par l'exemple. Être mère, c'est leur montrer qu'ils sont le centre de notre univers, et qu'autour de ce centre gravitent une quantité d'éléments avec lesquels il faudra composer. Être mère c'est s'élever en même temps qu'on les aide à s'élever. Se découvrir à travers eux des nouvelles passions, des nouvelles priorités. Garder son esprit critique et leur transmettre.

Être mère c'était mon but, ma mission lorsque j'ai décidé de le devenir. Et c'est tellement plus que remplir un réservoir affectif. C'est tenter de transformer le monde pour eux, c'est tenter de leur donner les cartes en mains pour être heureux, dans le monde tel qu'il est.

Être mère, c'est accepter que la vie soit arbitraire. Et leur prouver que l'arbitraire ne les empêchera pas d'être heureux. C'est reléguer la toute puissance maternelle au rang de pathologie, pour rester consciente. Toujours.

Quatre

dimanche 10 novembre 2013

Quand la vie d'avant manque...

Quand la vie d'avant manque..

Déjà, je vais être sincère, j'aime mon bébé, plus que tout. Je ne regrette en rien sa naissance, je ne suis pas dépressive, je préfère le préciser par peur que mes propos soient mal compris, déformés.. Voilà.

Je doute être la seule à avoir été confrontée à ces sentiments. Sentiments qui vous font vous sentir si coupable, désemparée, seule au monde, incomprise. Je suis maman au foyer, j'ai moins de 25 ans. Tout mes amis sont étudiants, sortent beaucoup le soir. Leur vie, c'est mille sensations, leur vie, c'est être jeune, beau, émerveillé, enivré. C'est la passion, l'ivresse, l'amour.
Moi, j'ai souvent senti ma vie m'échapper. A mon âge, déjà, me voilà dans mon foyer. Sans pouvoir en sortir vraiment seule, insouciante, robe du soir et mains dans les poches. Je suis dans mon foyer, avec un bébé, sans mode de garde, ni riche, ni exceptionnelle. C'est plus pareil. Je ne vis plus vraiment : je suis maman, c'est un si beau rôle, c'est tant d'amour, mais dehors, alors, qu'est ce que je perds en restant ici? Qu'est ce qui m'attends? Je ne suis plus moi cloîtrée ainsi, entre 4 murs et quelques dizaines de mètres carrés.
Sentir dans sa chair jusqu'à chaque seconde s'écouler, tic tac tic tac, le cœur battant, la peur immense, l'angoisse, résonnante, les veines palpitantes. Vertige.

Cette ancienne liberté, jour après jour, je fais son deuil, encore. Des mois après l'avoir perdue. J'ai peur de vieillir trop vite, en fait. De me réveiller brutalement très âgée, très seule, sans vécu, sans souvenir, sans parfum. Etre comme tout ces gens qui n'ont pas vécu leur jeunesse comme il le voulait, comme j'ai pu les voir et les entendre. Avoir moi aussi ces yeux tristes, ternes, aux paupières lourdes et aux rides trop marquées d'une vie entière de chagrin, de colère engloutie, errant parmi les autres à la recherche d'un brin, d'un tout petit brin de nouveau, de l'espoir de recommencer comme c'est permis à 20 ans, l'espoir qui nous rends si vivants et si puissants,20 ans et Rois et Reines de tout,20 ans, la vie devant soi... Je la vois s'enfuir, je vois le temps passer, je sens les jours défiler, les chiffres s'étaler, et je n'ai aucune prise sur eux. Mon temps, il passe, il passe...
Oui, oui, je me suis déjà sentie en prison. Heureuse d'avoir le plus beau des trésors, et désemparée, désespérée, parce qu'être mère au foyer, je le vis pas si bien que ça.

Sûrement que je fantasme aussi, grande rêveuse devant l'éternel, que sortir le soir n'est plus si fabuleux, qu'on se lasse des virées sans lendemain, des amis pas si présents, des beuveries qui rendent malade. Que l'herbe est toujours plus verte dans le champ d'a côté, que d'autres m'envient peut être ce magnifique cadeau de la vie qu'est mon enfant. Mais ce ressenti là,il ne s'explique pas, il est là.
Je vais passer un examen, avoir un nouveau travail. Tout n'est pas perdu. J'ai enfin ouvert les portes de ma maison.

Il faut grandir, maintenant. Je t'aime mon fils, je t'aime la vie, je t'aime mon homme.

L
 
 

Elle, lui, eux, nous...

Elle, lui, eux, nous...

Elle a le cheveux gras, mal lavé, mal coupé, un peu blond, un peu noir, un peu de tout ça quoi...

Il a le cheveux long, gras, un peu de barbe de ci de là...
...
Ils sont un peu vulgaires, fument un peu trop... boivent aussi des fois plus qu'il n'en faut.

Elle crie sur ses petits, un peu trop fort un peu trop souvent.

Il met des fessées, parce qu'ils ont trop bougé, parce qu'il est fatigué.

Elle s'habille un peu trop court, trop noir ou trop clinquant.

Les courses ils les font chez Lidl, Dia, ou Leader price.

Ils écrivent un peu "comme sa"...

Elle est en congé parental, ou bien au RSA, lui cherche du boulot, un peu beaucoup ou pas...

Et moi avec tout ça, j'ai juste honte d'avoir pu penser des fois, autrefois, qu'elle, lui, eux, ont l'air de "cas sociaux"...

Cette saleté d'expression fourre-tout, où on stigmatise, où on classe, où on juge, et où surtout, on méprise..

Cette saleté d'expression que j'aimerai ne plus lire, ne plus entendre.

Cette saleté d'expression qui me fait peur, car des fois j'ai peur d'en être... j'ai peur qu'on me l'attribue, avec mes cheveux noirs, des fois mal coupés et un peu gras... et aussi parce que je connais le RSA et les courses chez Dia...

H
 
 

La suffisance.

La suffisance...

Aujourd'hui encore, j'ai juste envie de dire : STOP...

Stop à la suffisance quand on parle éducation, lien mère/enfant... ...

Je n'en peux plus de lire des "il faut que", "y'a qu'à "...
Et je ne parle pas de nos mères, de nos belles-mères, non je parle de personnes que l'on connaît ni d'Eve ni d'Adam !

Ces personnes qui s'érigent en Evangiles du lien mère/enfant, qui ont LES méthodes, pas DES méthodes, non, celles qu'il FAUT appliquer, pour que TOI et TON enfant puissiez créer un lien...

Mais mon Dieu, mais quelle suffisance... donner des conseils, parler, s'ouvrir au dialogue, c'est empathique, c'est bienveillant... mais pas interroger du pourquoi on a fait ci ou ça, ne pas comprendre nos choix et s'en offusquer surtout...

Alors, globalement, quand on est bien dans nos baskets, ce genre de discours, mi- interrogatoire, mi- accusateur, ils nous énervent juste par la forme, le fond, ben on s'en fiche.

La majorité des mères, on est quand même suffisamment bonnes, on est quand même principalement dans le bon avec nos petits bouts, on est pour la plupart bienveillantes, aimantes, et il y'a des liens forts entre eux et nous...

Alors pourquoi faut-elles encore qu'elles viennent nous dire ce qu'on a fait de moins bon ?

Pourquoi si ce n'est pour s'auto-congratuler, ou se masturber intellectuellement ?

Elles n'ont pas peur, ne réfléchissent pas qu'elles peuvent un jour croiser sur leur chemin, une mère qui a un instant T de sa vie, galère un peu avec son enfant, et qu'elles finiraient par la déstabiliser complétement ?

C'est dingue, le grand écart qu'il se produit entre ce qu'elles prônent pour LES enfants, et ce qu'elles imposent aux mères lambda dans leurs discours, ça m'épate, et ça m'épatera toujours...

H

Le voyeurisme

Le voyeurisme.

A mon avis nous sommes nombreux (ou certains!) à avoir une part de voyeurisme en nous. Que cela passe par le fait de regarder ce que fait "le voisin" (ou comment le fait-il), la TV-réalité façon "confession pas intimes ...du tout", les forum de discussions sur le net, Facebook tout simplement ....

Le voyeurisme est devenu un peu "faisant partie de notre quotidien". Disons qu'avant c'était un tabou, maintenant c'est permis de le faire / le dire.

Par exemple MON voyeurisme est plutôt orienté "affaires criminelles". Je suis une grande fan des "faites entrer l'accusé" "affaires criminelles" et branchée "planète Justice" sur le câble.
J'aime avoir accès en fait à ces histoires de personnes particulières ayant touché des personnes anonymes.
J'aime aussi la façon dont sont décortiqués les profils psychologiques, la façon dont sont menées les enquêtes, la façon dont sont traitées les affaires en justice, que cela aboutisse à condamnation ou erreurs judiciaires.


En fait j'aime être "voyeuse" lorsque cela s'accompagne d'information. De culture. De savoir que "chez d'autres" ça se passe ainsi. Et pourquoi. Et comment. Quand ça aboutit à une RÉFLEXION et pas seulement à un simple CONSTAT.

ET Pas lorsque ça aboutit à un CONSTAT GLAUQUE. NI plus ni moins dans le genre "cette petite fille enfermée dans un coffre" ou "bébé retrouvé dans une poubelle".

Sur la toile principalement, en parcourant certains blogs, certaines pages FB je me demande "pourquoi", à l'origine intéressantes, ces pages tombent dans le "glauque" dans le "sensationnel" au travers d'articles n'ayant même pas vertu de faire circuler une info mais juste de MONTRER le pire / l’inacceptable / l'intolérable sans que cela amène à d'autres commentaires que "c'est horrible" "c'est affreux" "comment peut-on".

Est-ce pour créer "le buzz" comment "ON" dit?
Est-ce pour récolter une petite part d'audience?
Est-ce pour combler un manque d'inspiration ponctuel?

C'est difficile de faire vivre une page. Au travers d'articles ou de pensées j'essaye aussi de le faire avec mes 3 acolytes.

J'espère UNE chose: que cette page ne tombe jamais dans le "sensationnel" juste pour nourrir les lecteurs. Dans le voyeurisme "bas de gamme" sans autre attention que "d'écrire pour écrire".

Par pitié, si ça arrive, dits-le nous avant qu'il ne soit trop tard
O