mardi 29 octobre 2013

L'allaitement : mieux pour bébé ou nouvelle façon de culpabiliser ?

Traduction d’un article par « L » d’Allison Montgomery sur le site Femininspire.com

Vous êtes enceinte et êtes en train de vous renseigner sur les manières de fournir à votre bébé la meilleure alimentation possible, mais aussi comment le nourrir après ses premiers progrès. Vous êtes une jeune maman épuisée, frustrée de ne pas pouvoir produire assez de lait pour votre enfant et blessée de ne pas se sentir capable d’allaiter comme c’était prévu pendant la grossesse. Vous allez bientôt reprendre le travail, et vous vous inquiètez de savoir comment gérer à la fois votre carrière et votre allaitement.

Vous êtes une jeune maman, qui lutte contre une dépression, déchirée entre la décision de soigner sa santé psychique en prenant des médicaments, ou continuer l’allaitement. Il y a tant de scénarios et de raisons de culpabiliser, d’être triste, d’être impuissante pendant l’allaitement – même si cela se passe bien et c’est le choix de la mère, ou si une méthode alternative tels des compléments ou du lait artificiel semble être un choix supérieur.
D’où vient cette culpabilité et cette honte ? Il y un message écrasant du « sein supérieur » dans notre société et notre culture depuis des années, et cette vision limitée des chose a besoin d’être reconsidérée pour que les mères fassent un vrai choix informé et cesse enfin de culpabiliser, de se sentir honteuses et confuses.
Il  y a beaucoup de mères qui souffrent de dépression post partum, ou de dépression avant, pendant ou après la grossesse, et qui sont forcées de choisir entre prendre soin de leur santé mentale et l’allaitement.

Et la focalisation de la société sur l’allaitement qui serait le meilleur moyen de nourrir votre bébé, rends la culpabilisation insurmontable, nourrissant le cycle de la dépression. Cette impossible choix rends la maman dépassée, culpabilisée, et coincée dans une situation où elle ne se sent plus capable de prendre soin à la fois d’elle-même et de son bébé, sans parler de l’idée même d’être définie en tant que mère par sa façon de nourrir son enfant. Et ce n’est pas la seule raison qui fait que certaines sont incapable d’allaiter : certaines doivent choisir d’autres options à cause d’une infection, un problème de production, des problèmes physiques ou un mode de vie différent.
Et si le choix différent est le lait artificiel ? Est-ce si mal ? Selon Joan Wolf, peut être pas. Wolf est une professeure spécialisée en études de genre au Texas, et a écrit un livre « L’allaitement est-il meilleur ? » qui offre une vision honnête sur nos croyances selon lesquelles l’allaitement est la meilleure façon de nourrir son enfant.

Wolf s’aventure à dire que «  les discussions générales sur l’allaitement en disent long sur l’engouement à propos de la responsabilité et la perfection maternelle en Amérique qu’elles n’en disent sur les bénéfices concrets de l’allaitement ». Elle explique aussi sa préoccupation principale avec le sein dominant mais instable : « les choix à propos de l’alimentation des enfants sont encadrés par des personnes et des institutions perçus comme autoritaires ». Wolf a d’abord débuté ses recherches à cause du manque d’intêret des féministes à ce sujet où remettant en question l’allaitement comme geste social. Elle mentionne aussi que tout les problèmes émotionnels dus à l’allaitement peuvent surprendre une mère et lui faire se demander pourquoi les féministes ne luttent pas autant avec l’alimentation infantile comme elles le font avec beaucoup d’autres aspects de la vie reproductive et des soins des enfants.

En tant que maman d’un bambin, femme enceinte, et féministe, je ne pouvais pas être plus d’accord, et j’avais les mêmes interrogations. J’ai senti grandir cette culture qui ne concoit qu’une seule option acceptable pour nourrir son enfant, et les jugements qui viennent après avoir choisir l’autre manière. En fait,pendant mon séjour à a la maternité avec ma fille, même si j’avais prévu d’allaiter, on ne m’a pas demandé une seule fois comment je comptais nourrir mon bébé, et l’infirmère a immédiatement mis le bébé au sein après sa naissance. Même si j’étais d’accord avec cette façon de faire, et que j’ai allaité 4 mois avant de retourner au travail, le fait qu’on ne m’ait rien demandé ni donné l’opportunité d’exprimer mes choix n’a jamais était oublié.

Ma décision a été acceptée par mes médecins, infirmières et même les membres de ma famille, qui demandait plus souvent comment l’allaitement se passait que comment j'allais moi,comment je m’adaptais à ma nouvelle vie de maman. Ces sentiments de culpabilité et de honte ont continués quand, après être retournée au travail, je n’ai pas rejoins les mamans qui tirait leur lait au déjeuner, au lieu de cela j’ai choisir de sevrer ma fille et la nourrir au lait artificiel. Je n’étais pas sûre de ce qui me faisait me sentir coupable et honteuses, et me demandait d’où est ce que pouvais provenir ce message indiscutable selon lequel l’allaitement était le plus important, aussi bien pour couvrir les besoins nutritionnels de mon bébé, sa santé, son attachement, et même son intelligence future. Comme Wolf l’a dit, « l’allaitement est devenu le Saint Graal de la santé, et le lait artificiel équivaut à donner de la nicotine à son bébé ». C’est un aspect de l’histoire que je peux constater et considérer à l’approche de la décision sur la façon de nourrir mon second bébé, alors que je devrais aussi prendre soin de ma santé psychique.

Elisabeth Badinter s’est également battue pour les droits des femmes, et une partie de son combat s’est focalisé sur la manière dont la maternité posent souvent des restrictions et des attentes irréalistes sur les épaules des femmes. Dans son livre « Le Conflit : La femme et la Mère », Badinter explique «  Les tabous qui entourent désormais la péridurale, le lait artificiel, les couches jetables, les crèches- et tout ce qui détourne l’attention de la mère envers sa progéniture-a transformé l’éducation des enfants en quelque chose qui fait régresser la condition des femmes ».

Cela inclus l’allaitement, et elle explique comment notre approche de l’allaitement réduit le choix des femmes.  Après neuf long mois pendant lesquels votre corps n’est plus le votre, les contraintes physiques de l’allaitement prolonge cette sensation de perdre le contrôle de son corps. Les mères doivent encore faire attention à ce qu’elles mangent, se restreindre, et leur mode de vie change pour continuer d’allaiter. Certains de ces changements sont de petits sacrifices pour une mère qui préfère nourrir au sein, mais certains de ses changements signifie compromettre le choix des femmes, leur chemin, mode de vie et même leur santé. Wolf partage un commentaire d’un conseiller dans une clinique Femme-enfants-bébé « qui se lamente de la tragédie des mères adolescentes qui choisissent d’aller à l’école plutôt que d’allaiter leurs bébés ». Si vous me demandez, quelque chose ne va pas quand les femmes se sentent honteuses de faire de leur éducation, carrière et leur corps une priorité après avoir accouché, quand c’est définitivement leur propre décision.

Il y a beaucoup plus de choses qui entrent en compte pour élever un nouveau né puis un enfant en bonne santé et en bon développement. Wolf mentionne certaines de ces facteurs qui sont souvent très observés dans les études qui ont été faites, incluant les soins de santé des enfants, les habitudes de santé des familles, comme le lavage des mains, la parentalité responsable, les premières expériences d’apprentissage d’un enfant, combien de fois un enfant lit, le statut socio économique et financier des familles, la santé mentale des mères, qui influence aussi l’attachement, si l’enfant est en crèche ou  à la maison, la liste est longue. La plupart des études utilisées pour promouvoir et démontrer que l’allaitement est le échouent à contrôler ces facteurs.
Vous voyez, il y a vraiment plus pour devenir une bonne mère et élever une petite âme intelligente et saine qu’une méthode d’alimentation, et j’ai pu le constater pas seulement en tant que mère, mais aussi en spécialiste de la petite enfance.

Il y a besoin d’un changement culturel une nouvelle fois, où nous définirons une maternité basée sur plus qu’une facette ou un choix. Pour certaines femmes,allaiter est le meilleur,naturel,gratifiant,et le bon choix pour elle et leur famille. Mais n’isolons pas celles qui ont besoin et veulent faire un autre choix. Il y a beaucoup de jeunes enfants en bonne santé,heureux,qui ont été à la fois allaités au sein et au biberon. Commençons à honorer tout les sacrifices de la maternité, et donnons à la maternité tout le soin qu’elle mérite – en tant que job unique, à multifacettes, plein de challenges, beau, et qui va bien au-delà des frontières d’une boite de lait ou d’un sein.

lundi 28 octobre 2013

Les pompiers ne portent pas de robes.

LES POMPIERS NE PORTENT PAS DE ROBES / QUAND EST-CE QUE LES COSTUMES D’HALLOWEEN POUR FILLES REPRESENTERONT LA REALITE ?

Traduction de « Firefighters don’t wear dresses, when will Halloween costumes for girls reflect reality? “ de Maria Smilios.

Petite fille,je me souviens des nombreuses fois ou je me suis imaginée devenir quelqu’un ou quelque chose d’autre.

Pendant ces heures de jeu sans fin ,je me suis perdue dans la réalité de ce que j’étais, j’étais debout hors de mon corps ,et tomber ainsi dans les profondeurs de mon imagination était élémentaire à ma croissance ,à ma réalisation en tant que personne.

Ca ne m’a pas seulement permis de construire des histoires fantastiques ou j’étais puissante et ou j’avais tout le contrôle , mais ça m’a aussi obligée à croire que je pouvais devenir cette chose que j’imaginais.

A l’âge de 2 ans et demi ,ma fille a ouvert la porte du jeu imaginatif ,cette endroit magique ou elle peut devenir ce qu’elle veut.

Alors , quand elle a dit qu’elle voulait devenir un pompier pour Halloween ,j’ai fait ce que je pensais être relativement simple : lui acheter un costume qui paraisse réaliste. Mais , après quelques minutes de recherches ,mon écran ne montrait que des images de petites filles dans des costumes sexy et en postures de séduction.

Devant les images de petite fille habillées en costume de « pompier » sur l’écran, ma fille a rit et s’est exclamée : « les pompiers ne portent pas de robes ! C’est vraiment stupide ». « Tu as raison ,c’est très bête »,ai-je alors répondu ,en modifiant rapidement la recherche Google ,de « costume de pompier pour fille » à « costume de pompier ».

En un instant ,les images ont changées ,passant de la coquette petite fille vêtue d’une courte robe de pompier ,à hauts talons ,en cuissardes en vinyle ,bas en résille ,à une multitude de souriants petits garçons ,habillées dans des répliques parfaits de véritables costumes de pompiers ,salopettes ,pantalons à bretelles ,vestes ,lampes ,bottes en caoutchouc ,casque. Leurs mains n’étaient pas posées sur leurs hanches , mais elles étaient montrées en train de tenir des accessoires comme des haches ,des extincteurs ou des mégaphones.

Les garçons , contrairement aux filles ,paraissaient réalistes ,et ma fille le savait. Son visage est devenu sérieux, et elle a bien regardé les images. « Je veux celui-ci , le noir avec la veste et le pantalon.

Celui-ci, pas de robe , celui-ci »,a-t-elle dit, pointant franchement du doigt un petit garçon en tenue de pompier noire. “Ok”, ai-je dit , et elle a sauté de la chaise ,contente de savoir qu’elle recevra le “vrai” costume.
La capacité de ma fille à rejeter le ridicule « Costume de pompier pour petite fille » en quelque chose « d’idiot » , était du à son âge et à son envie obsessionnelle de devenir pompier. Pour elle , repenser la réalité nécessitait de conserver un peu de réalisme, et le pompier vêtue d’une jupe avec une casquette de baseball et des cuissardes ne l’était pas. Pourtant , rejeter ces images n’était pas si simple pour moi.
Je ne pouvais tout simplement pas m’arrêter de regarder les images de cette jeune « fille pompier »,avec ses adorables boucles blondes et ses lèvres glossées , ses cuissardes, et sa main posée sur sa hanche droite avec cette pose qui disait : « je suis si adorablement sexy, viens ici ». Et voici le baratin décrivant le costume : Porte le costume de fillette pompier et soit une vraie héroïne cet Halloween !

La robe rouge à rayures jaunes de ce costume de pompier est juste ce dont tu as besoin pour que tout le monde sache que tu as ce qu’il faut pour être une des plus braves ! Tu as du courage et du style quand tu enfile ton costume de pompier !

Pour moi , il y avait quelque chose de profondément perturbant entre l’image et la description, les deux en disent long sur notre image des petites filles et leur capacité à s’imaginer devenir quelque chose d’autre que « belle et sexy »,en d’autres termes, en fillettes intelligentes et capable -ici, « courage » équivaut au style ,et le style signifie porter une robe.

La sexualisation des petites filles dans la culture américaine n’est pas quelque chose de nouveau. Bien longtemps avant Miley Cyrus et Honey Boo-Boo, il y a eu Shirley Temple, l’adorable orpheline au chignon bouclé, avec une robe courte, qui a tracé son chemin en claquettes dans le cœur des Américains pendant la Grande Dépression. Mais le sexy d’aujourd’hui a évolué au-delà de l’innocence de « The Good Ship Lollipop ». Au moins , à l’époque ,Shirley Temple était une exception. Aujourd’hui, ce genre de sexualité outrageuse , à hanches découvertes, est la norme, et cette norme s’est immiscée dans tout les aspects du monde de l’enfance, des vêtements aux shows télévisés ( tels Toddlers and Tiaras ) aux principaux costumes d’Halloween, qui ne sont pas seulement provocants mais limite aussi les possibilités des petites filles. Witness Halloween City.

Leur catégorie de costume pour petite fille “carrières classiques” propose les choix suivants : « Eskimo », « Jolie attrapeuse de rêve indienne », « Indienne », « adorable cupcake », et « serveuse ».

Maintenant, cliquons sur les « carrières classiques » des garçons et ce que vous voyez est radicalement différent : « Médecin », « Soldat » , « Pompier », « amiral dans la marine », et « top Gun ». C’est évident que les costumes dans les catégories pour garçons sont basés sur des choses réelles , des choses dont ils peuvent parler, vouloir devenir et même devenir, pas comme les options de carrières pour les filles, qui parlent de choses différentes. Ces options de « carrières », a moins d’être une dominatrice déguisée, sont absurdes et dégradantes, et ne laisse que peu de place pour imaginer quelque chose au-delà de cette triste et dépassée conception de ce que sont les femmes.

Qu’est ce qu’une carrière d’ « adorable cupcake » ou une carrière d’eskimo ? Et que dire des « serveuses » qui s’essoufflent avec les cinémas drive-in ? Mais le plus perturbant est l’attente subtile envers les petites filles, qui même dans leur imagination et leurs jeux, doivent être « insolentes » « sexy » et séductrices. Bien sûr, on leur dit qu’elles peuvent être des fantômes ou une maman, mais il faut être sexy, ou, si tu avais eu les moyens de t’acheter un costume de léopard au Walmart ( chaine de supermarchés américains ) avant qu’il n’ait été retiré de la vente ,tu aurais pu être un « vilain léopard ».

Envoyer le message aux fillettes que quoi qu’elles soient, vampires ou médecins, elles doivent avoir ce coté sexy, n’est pas seulement insultant, mais peut également les projeter dans une vie d’ auto - objectification, ce qui, selon un rapport de l’Association Américaine de Psychologie dans La sexualisation des fillettes, peut mener à une image déformée de son corps, a une estime de soi plus basse, a des troubles du comportement alimentaires et une dépression. Tandis que je réalise le plaisir ( et l’importance ) de laisser les petites filles ( et les garcons ) s’habiller, jouer avec du maquillage et faire semblant d’être adulte, je comprends aussi qu’il y a une différence entre s’approprier sa sexualité et être sexualisé.

Ces costumes montrent les petites filles dans de vrais métiers ( policières ou pompiers ), mais dans des vêtements irréalistes, qui les sexualisent.

Donc, si nous voulons vraiment que nos filles ne pensent pas que l’indépendance d’une femme se trouvent dans les mensurations de leurs seins, leur taille, leur thigh gap et leur langue tirée, alors nous devons, en tant que société, arrêter de restreindre leur imagination en ne montrant que des versions figées de leur futur.

L

dimanche 20 octobre 2013

Informer pour allaiter?

Pourquoi sommes-nous si mal/si peu informées?
Pourquoi sommes-nous si peu préparées?
Pourquoi devons-nous parfois fouiller pour trouver les informations nécessaires?
Pourquoi est-ce présenté comme une manière "très simple" de nourrir notre bébé?

Oui, c'est naturel. Oui, c'est parfaitement adapté. Et alors?

Trouvez-vous qu'on parle trop d'allaitement?
Je trouve surtout qu'on en parle mal. Très mal. Trop mal.

On parle de ses bienfaits. Pour la mère. Pour le bébé. Et les difficultés, elles, ne sont jamais abordée.

Je vais oser le parallèle avec l'accouchement.
Si tu veux le tenter "sans péri" tu as plutôt intérêt à :

- Savoir que cela fait mal
- Savoir ce qu'est la phase de désespérance (Ce court moment, durant l'accouchement, ou tu as l'impression de mourir tellement c'est intense)
- Savoir qu'il ne faut pas "gérer" mais accompagner la douleur.

Si on te dépeint l'accouchement comme quelque chose de tellement naturel et facile, il y a de fortes chances qu'après une heure de contractions, tu supplies pour avoir une péridurale car en fait, ça fait mal.

J'aimerais qu'on parle plus souvent d'allaitement, c'est vrai.

J'aimerais qu'on parle frein de langue du bébé. Des crevasses qui en résultent. Du bébé qui ne stimule pas assez.

J'aimerais qu'on parle relactation. Que les mères qui regrettent d'avoir sevré sachent que, même si c'est un sacré parcours, il peut-être possible de revenir en arrière.

J'aimerais qu'on parle thyroïde. Pour que la mère en insuffisance thyroïdienne ne se sente pas perdue entre son bébé qui a faim et les pros qui lui disent "Sauf rares cas médicaux, toutes les mères ont assez de lait".

J'aimerais qu'on parle de ces rares cas médicaux, qu'on les énumère, pour que chaque problème potentiel puisse trouver une solution. 

J'aimerais qu'on parle rythme. Avec sincérité. Que le rythme est différent. Que l'enfant n'est pas un fardeau. Qu'on doit souvent faire des compromis, mais que ça en vaut la peine. Et qu'on puisse l'expliquer de manière douce, et non pas comme une tare.

J'aimerais que des relais soient organisés. Qu'à une maman démunie par la fatigue, on ne réponde pas "Gallia" ou "NanPro2". Je comprends qu'un pédiatre n'ait pas le temps de rassurer une maman.
Mais j'aimerais que le pédiatre puisse rediriger cette maman.

Pas pour que les femmes soient plus nombreuses à allaiter, mais pour que celles qui le veulent ne se voient pas obligées de sevrer.

Quatre,
Un peu amère, mais qui compte devenir sage femme. Et consultante IBCLC. Pour changer - un peu, à son niveau - les choses.



Eux se battent pour que  les professionnels soient mieux formés:

https://www.facebook.com/pages/Droit-au-Soutien-à-lAllaitement-Maternel/337704586329062?ref=ts&fref=ts

La pétition est ici:
 http://www.mesopinions.com/petition/sante/droit-soutien-allaitement-maternel/9662

jeudi 17 octobre 2013

Grandir, et vivre la tête haute


 J'ai grandi au sein d'une famille monoparentale. Une mère, seule, avec ses 2 enfants. Sans pension alimentaire, sans diplôme.

Et elle en a chié, et on en a chié. Et c'était pas la crise. Et tout était trop cher, déjà....

Nos habits c'étaient de la récup', des copines de ma mère.

Aux courses, on comptait chaque centime. La calculatrice dans une main, la liste des couses, qu'on barrait au fur et à mesure bien consciensieusement dans l'autre.

Les débuts de mois, c'était un peu plus la fête, wahou, on s'achetait des Mars, ou des Raider (Twix pour les moins de 20 ans qui ne peuvent pas connaître).

Vous voulez des recettes de pâtes ? Pâtes en salade, pâtes au beurre (margarine faut pas déconner), pâtes à la sauce tomates, gratin de pâtes (avec un oeuf dessus ♥)...

Les rentrées scolaire, c'était la misère... "Racontez nous en quelques lignes vos vacances d'été".

^^ Ouais, dans "quelques lignes", est-ce qu'on peut comprendre 1 ou 2 ?

On avait rien à raconter. On allait même pas à la piscine, et raconter tes sorties au parc du village, à moins d'être Zola, Maupassant ou Jules Verne, tu vas pas réussir à y rendre bien transcendant.

On a grandit, bien en plus, en bonne santé, heureux de vivre, fort, humble, courageux mon frère et moi. Quand on apprend à se serrer la ceinture, on apprend aussi à se serrer les coudes. Ca va avec, c'est comme ça.

On a volé de la bouffe avec mon frère , ouais, ça c'est le côté moins glorieux, à moins qu'on est le culot de parler de Robin des Bois, j'oserai bien moi, je vous le jure, je sais pas si ça se fait par contre, comme ça en public...

On a fait des études, je me souviens de ces déjeuners, où je ne mangeais pas, par manque de fric. Et ces péta**es qui rigolaient "avec H c'est ramadan tous les jours"...

J'ai gardé la tête haute TOUJOURS. De toutes façons, je préférais ça à la pitié. J'ai une dignité, sans faille.

A tel point que je me suis présentée à chaque fois comme déléguée de classes, pour me battre pour les gens "comme moi", pour qu'on puisse avoir l'autorisation de bouffer un sandwich de chez nous dans les locaux du lycée, quand il fait froid, pour ceux, "comme moi", qui ne pouvaient ni se payer la cantine, ni se payer Mc Do.

J'ai été élue, j'ai eu gain de cause.
J'ai toujours été la 1ère de ma classe, toujours, sauf une fois la 2ème. Bordel, j'ai détesté ça.

J'ai eu le bac, avec mention, sans rien foutre car je suis un peu feignasse quand même...

J'ai obtenu un diplôme, en faisant un emprunt à la banque pour payer ma formation. Dans le social, of course. Je ne me vois pas faire autre chose qu'aider l'Autre... résilience, réparation, j'en sais rien, j'aime l'Humain.

Voilà grosso modo ma petite vie. Pourquoi tout ça ?

Aujourd'hui, on est la journée mondiale du refus de la misère, ça colle bien, c'est presque un hasard pourtant, j'y pense depuis hier à cet article.

Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que depuis quelques temps je rencontre des Femmes, avec un "F" géant. Des amies IRL, et """virtuelles""", des winneuses, des battantes...

Des "comme moi"... des mères qui se débrouillent, comme l'a fait ma mère, comme je le fais encore moi.

Merci les vide-greniers, merci Emmaus, merci la transmission des recettes de pâtes.

Et je nous sens fortes, vous êtes fortes, vous êtes dignes, et on transmet, même si c'est un travail d'acharnées, à nos gosses bien plus que de "l'avoir", on leur transmet "la tête haute", et le goût de la lutte... le goût des Autres.

H
 
 

mercredi 16 octobre 2013

Si je voulais vous parler d'allaitement



Si je voulais vous parler d'allaitement...



Je vous raconterais ce premier allaitement. Que je pensais naturel. Cette première tétée que j'ai forcé en pensant que bébé devait téter au plus vite après sa naissance (au plus vite = quand il le demande)
Cette mauvaise position de sa bouche. Mes doutes. Mes multiples appels aux sages-femmes, durant la nuit. Les crevasses. Le sang et la douleur. Les dents serrées car j'avais dit que j'allaiterais. Que ça me semblait "normal". Juste normal. Elle devait être à mon sein, je ne la voyais pas avec un biberon en bouche, pas si tôt en tout cas. 
A ce moment là, j'avais dix-sept ans, première expérience de la maternité, peu d'amies autour de moi, aucune maman.
J'ai tenu bon. Et finalement, la position m'est devenue plus naturelle, plus freestyle et j'ai découvert les joies.

La joie de dormir une nuit complète malgré un tout petit bébé (cododo peau à peau). La facilité, le confort. Mais vraiment aucune euphorie. Aucun état merveilleux qu'on m'avait décrit. Aucun dégoût non plus. J'ai continué.

Ma belle sœur a accouché deux mois après. Quand son petit est passé au biberon, je me suis posée la question d'arrêter ou non. N'étant pas "touchée par cette euphorie de l'allaitement" (lololol) j'ai pensé que je ne devais pas être faite pour allaiter. J'ai demandé à mon compagnon son avis. Il me suivait même si je passais au biberon.
J'ai continué.


Je n'ai allaité que 7 mois au final. Ma fille tétait souvent, je pensais ne pas avoir beaucoup de lait (c'est bien possible, j'étais en hypothyroïdie, et personne n'avait semblé bon de me dire à quel point cela pouvait influencer l'allaitement, on préférait dire que le "manque de lait n'existe pas".) Elle a passé 4 jours chez ma maman (grosse grippe pour nous, nous étions incapable de nous en occuper). Revenue, habituée au biberon, moi je n'avais pas tiré mon lait. Plus rien ou presque. J'ai arrêté.



Pour le nain, c'était différent.

Je savais pourquoi j'allais allaiter. Pas pour le côté merveilleux, ni pour la santé. Simplement parce que ce geste m'est normal. 
Et pourtant.,. L'allaitement était génial (sauf quand il mordait, premières dents à cinq mois). Tétées bien espacées dès le début, plus rapprochées ensuite (oui, le RGO a un peu gâché le truc).  
Pas de crevasses, malgré des positions plus que freestyle (le sein s'habitue et nous apprenons :-) ) du cododo à gogo, des sourires pendant la tétée, une manière de s'enfouir comme un petit animal pendant la tétée juste adorable, des éclats de rire pendant la tétée, et surtout, ce moment ou il était encore "mon petit bébé". J'ai adoré.


Un allaitement n'est pas l'autre. Cela peut être difficile, cela peut être évident, d'un moment à un autre.
Un conseil approprié, une présence au moment M, une écoute simplement, pour redonner confiance.. Peuvent sauver un allaitement \o/


( Likez cette page et vous sauverez dix petits allaitements dans le monde :o) )

Quatre

mardi 15 octobre 2013

De l'humilité, et du maternage

Il est élevé sans violence, il est materné, aimé, choyé. Il est respecté, entendu, écouté, aimé...

Mais il a eu des crises... des crises d'angoisses, ultra-violentes, déconcertantes... qui nous on fait perdre nos repères, qui m'ont fait me demander "pourquoi lui, lui aimé, écouté, choyé, materné , pourquoi pas ce petit voisin, ou son camarade de classe élevés différemment ?" (mais pas moins aimé hein ;))

Oui j'ai trouvé cela injuste. Oui j'ai cru vivre un cauchemar, littéralement...on a  eu la tête sous l'eau...

Il est cododoté, longtemps, très...

Mais il a peur du noir, ne peut s'endormir seul, a besoin d'une lumière, se réveille pour me retrouver, fait des cauchemars, et a fait pendant plusieurs mois des terreurs nocturnes.

Nos enfants nous mettent à l'épreuve de l'humilité, tous les jours...

Je suis/ je fais avec eux, comme je le "sens"... je vais juste arrêter de projeter, je vais juste arrêter d'attendre des "résultats"... le maternage n'est définitivement pas une garantie.

H

 

Qui étaient-elles ?



Nos mères, belles-mères, grand-mères, tantes qui aujourd'hui sont tellement enclin à nous donner des "conseils", plus ou moins avisés sur notre rôle de mère ?

Qui étaient-elles, celles qui aujourd'hui trouvent que tu allaites bien trop longtemps ton bébé, que ton idée d'accoucher chez toi est de la folie, qui pensent que tes couches lavables sont une aliénation de la femme.

Qui étaient-elles, celles qui aujourd'hui t'estiment désinvestie car tu fais garder tes enfants pour aller travailler, voir même pour sortir et t'évader ?

Qui étaient-elles, celles qui te disent que ton enfant est peu habillé, ou trop, ou mal... ?

Qui étaient-elles celles qui te demandent ce qu'il a mangé, qui trouvent qu'il y'a trop de sucre, trop de gras, pas assez de légumes , qui te disent que les petits pots c'est dégueu, et que quand même, tu ne travailles pas, tu pourrais lui faire ses purées...?

Quelles mères étaient-elles, elles ? Quels conseils suivaient-elles ?

J'imagine, que, comme nous, elles suivaient les mouvances de leurs époques, j'imagine, que comme nous, aussi, elles faisaient du mieux qu'elles pouvaient.

Mais je me demande pourquoi, sachant ce qu'on vit, certaines de ces femmes n'hésitent pas à se montrer jugeantes, voir blessantes ?

Se comportaient-elles comme ça avec leurs pairs ?

J'imagine que oui... ou peut-être pas... mais je ne sais pas vous.. mais moi, dans le doute, j'ai envie de vous dire, que je vais continuer mon chemin de l'apprentissage du respect de l'autre et de la bienveillance.

Je vais continuer à faire tout mon possible pour ne pas juger les autres mères... pour plus tard ne pas être de "celles" qu'on aimerait éviter parfois en tant que nouvelle mère... nos mères, belles-mères, grand-mères, tantes... ;)

H
 

dimanche 13 octobre 2013

Au delà du supportable pour mes nerfs : Quand l'homophobie me dégoute.





Hier, je suis sortie. Cela faisait très longtemps que je n'étais plus sortie en soirée (environ 3 ans je pense).. Manque de temps, d'envie,.. Bref.

Hier ce n'était pas pareil, ma petite sœur fêtait ses dix-huit ans, ma sœur aînée et mon beau frère avaient fait un long chemin pour venir également et la perspective d'aller danser avec mes sœurs était particulièrement grisante.

Ma petite sœur, elle a 18 ans. Si je devais vous parler d'elle.. Je vous dirais qu'elle est parfois capricieuse et un peu barrée. (C'estDeFamilleToussa..) Je vous dirais aussi que c'est une chouette petite nana. Qui termine sa dernière année d'études, vit seule, par choix, depuis ses 16 ans et travaille également les week-end. Une petit nana, super mignonne, un joli visage de Pin-Up, un style vestimentaire très élégant (tailleur, robes, ..), un corps menu et une forte poitrine. Une poupée! Tellement jolie que je rêverais de vous la "présenter" en photo. Tellement jolie qu'elle ne laisse pas les hommes indifférents.. Ni les femmes! Et c'est tant mieux, puisqu'elle les préfère aux hommes.

Elle est homosexuelle.
Elle avait treize ans, lorsqu'elle a fait son coming out. Coming out très mal vécu par mon homophobe de père, chez qui elle vivait, à l'époque. Très bien accepté, très bien vécu par ma maman, et par nous, ses nombreux frères et sœurs. 

Hier, nous sommes donc sorties, dans un quartier assez connu pour ses nombreux bar dansants. Nous sommes entrés dans l'un deux. Un couple hétéro (ma sœur aînée et son compagnon), ma petite sœur, deux de ses amis. L'ambiance y était bonne, nous y dansions, nous consommions, nous étions respectueux. Tout se passait bien.

Dix minutes plus tard, ses amies (deux couples lesbiens) sont arrivées devant le bar. Lorsque je leur ai proposé d'entrer, elles m'ont prévenues que cela ne passerait pas. Le videur est homophobe.

Mouais. D'accord. Bon les filles, il m'a laissée entrer il y a dix minutes, on va entrer toutes ensembles, pour qu'il voit que vous m'accompagnez.
Je marche fièrement, direction la porte d'entrée, souris au videur, suivie de ma troupe.

Là où ça coince..
C'est que je suis entrée, sans soucis, et les copines se sont vues refuser l'entrée.

Ulcérée, je vais chercher ma petite sœur en lui demandant de quitter tout de suite ce bar aux videurs homophobes. Elle décide d'aller discuter avec les videurs, pour comprendre.

En vrac.. 
"Nous n'avons pas à justifier nos décisions"
"Si on refuse, on refuse et point barre"
"Si ça ne vous plait pas, cassez-vous"

J'ai tenté de discuter avec eux. Je m'exprime bien, j'arrive généralement à faire comprendre mes idées sans heurter.. Mais là je n'ai pas pu.
Face à ces deux armoires à glaces, black, l'air patibulaire, le physique de catcheur pour l'un, de boxeur pour l'autre, non je n'ai pas pu.

La où ça coince..
C'est que je ne supporte pas l'intolérance. Et je supporte encore moins la discrimination. Là où ça coince, c'est que non seulement d'être au delà du supportable pour moi, il m'est encore moins supportable de ne pas agir. Là où ça coince, c'est que des beaux discours, c'est bien, des actes, c'est mieux. Là où ça coince, c'est que si je peux supporter l'idée qu'une personne soit homophobe (liberté de penser, toussa) je ne peux pas supporter qu'elle impose son homophobie en privant quelqu'un de ses droits. Là où ça coince, c'est que j'ai essayé de leur expliquer durant deux minutes, que les opines étaient des êtres humains comme les autres, qu'elles allaient consommer, respecter, danser, comme tout le monde. Là où ça coince, c'est que face à leurs regards dédaigneux, mes nerfs ont lâché.

Littéralement.

Et Quatre, la gentille, la douce, l'empathique, la respectueuse, a disparu. Ils ont subi ma colère, mes quolibets, ma rage. Je leur ai dit (lire "hurlé") que quatre ans auparavant, j'avais été violée, et que mon agresseur était de couleur noire. Et que JAMAIS je ne ferais de discrimination sur base d'une couleur. Que si EUX étaient entré dans mon bar (je suis barmaid, j'ai donc pouvoir décisionnel sur qui entre, ou pas, dans l'établissement ou je travaille) je les aurais accueilli comme n'importe quel client, avec le sourire et la gentillesse. Que ma petite sœur, qu'ils avaient laissé entrer, bien que très féminine était également lesbienne. Que leur discrimination était intolérable. Et puis qu'ils étaient des }*}^#^#^} et des ##*++^\~#! Et des !(&(&;}+#+#*#. (Je ne me croyais ps si vulgaire)

Nous sommes donc parties dans un autre bar. Population exclusivement africaine, et nous ne nous sommes pas fait refuser le droit d'entrée. 
J'ai refusé d'y rester. Parce qu'il n'y avait que des hommes (et comme je suis en couple, je ne m'autorise qu'à danser avec des filles). Pas parce qu'ils étaient black, comme les videurs qui nous avaient refusé le droit d'entrée.

Les erreurs des uns ne me feront pas détester les autres. Dommage que ces videurs n'aient pas pensé comme moi...


Quatre (qui va tenter de pousser sa petite sœur à porter plainte et à déposer un signalement au centre pour l'égalité des chances) (Et qui n'arrête pas de pleurer depuis hier, putains de gens!)

http://www.diversite.be/?action=onderdeel&onderdeel=289&titel=Agir+contre+les+discriminations+basées+sur+l’orientation+sexuelle

samedi 12 octobre 2013

Femme.

J'aime le matin, devant mon miroir, me mettre du rouge à lèvres et me sentir belle.

J'aime, dire bonjour à ce papa, à l'école de mon grand, qui comme une ado, me met des papillons dans le ventre.

 J'aime, revenir de l'école, et boire mon café, fumant.

 J'aime, venir ici, et me sentir libre.

 J'aime boire le café avec mes copines, parler des hommes, de la vie, et un peu des enfants aussi.

 J'aime ces moments de ma vie, qui me font continuer d'être... qui me font me sentir, femme. Entière.

 H

Je sais tout.

Je sais tout, ça résume très bien l'état d'esprit des extrémistes.
Je sais tout, et surtout, je vais t'apprendre, toi, la conne "pas informée".
Parce qu'évidemment, ne pas être dans le maternage proximal, pour elles, c'est être "mal informée". Toujours.
Evidemment, hein. Il y a donc elles, l'élite, les"culturées" comme dirait Mr Simpson, les intelligentes bien informées qui ont fait le bon choix, toujours.
Et les autres, les bécasses, même que si elles savaient, elles feraient tout pareil que nous, mais elles sont trop bêtes! Elles se posent toujours en victimes, toujours culpabilisées, alors que non, non, non, nous ne nous sentons pas supérieures, nous informons, c'est tout.
Dire que vous donnez de la merde à vos gamins, que vous allez leur refiler le cancer avec vos couches Pampers et que les promener en poussette les rendra asociaux, c'est de l'information, c'est tout.
Que les vaccins sont de dangereux cocktail, associant autisme et neurones détraquées, ce ne sont absolument pas des théories du complot fumeuses et obscurantistes, non, non, non.
Et c'est tellement moins fatiguant, plus humble, que de laisser les autres vivre LEUR vie, sans s'en mêler. Et c'est tellement plus difficile que de reconnaitre qu'on a merdé, qu'on ne se sent pas si bonne mère que ça, et qu'on aurait besoin juste de soutien et de sourire, au lieu de s'enfoncer toujours plus profondément dans un rôle de mère pseudo idéale, mais oh combien rassurant...
Bref, moi, je vous tendrais bien la main à condition que le bâton se brise !
 
L
 
 

Doulas, accouchement "naturel", utérus magique et placenta sacré .


Déjà, enceinte, la troupe des extrémistes est plus que claire : être enceinte, c'est mer-vei-lleux.
Tu te sens teeeellement plus femme, tellement heureuse de porter la viiiie, béatitude, plantes vertes et pommes roses tellement tout va biiiien .
 
Bisounours. Elle, elle fait du yoga prénatal, elle mange bio, elle se masse le bide tout les soirs, elle communique avec le bébé grâce à l'haptonomie chez sa doula, elle ne va évidemment JAMAIS voir ces connards de gynécos qui veulent toujours faire des examens pas du tout utiles, hein, même qu'ils y connaissent rien ( ils n'ont jamais été sur doctissimo.com, la preuve ).
 
Même la sage femme est scrutée d'un œil méfiant : c'est quoi, cet examen, est ce que l'OMS le recommande, hein, d'abord?
 
Elle rédige un plan de naissance à la lettre, sans un doute, sans une seule remise en question, elle a tout prévu, si c'est naturel, ça ne PEUT PAS merder.
 
Le naturel a TOUJOURS raison, et elle, elle a bien apprit sa leçon : l'accouchement, ça ne fait pas mal, jamais, parfois un peu, mais c'est une belle douleur rose bonbon qui sent le caramel.
 
Elle s'abreuve de vidéos : "Magical naturel childbirth" "Waterhomebirth with my doula"...
 
Et même si t'as mal, jamais de péridurale, tu intoxiquerais ton enfant, tu ferais une terrible hémorragie, n'y pense pas, malheureuse : on te volerait ton accouchement, fini le label Bio, fini!
 
Tu ne sentirais plus rien du tout! Accoucher sous péridurale, elles le disent bien sur les forums spécialisés, c'est pas un "vrai" accouchement, c'est mal, c'est chimique, beurk, pas beau.
 
C'est pour les "pas informées", ça. Tu pensais, avant de leur causer, aux extrémistes, qu'un accouchement n'était pas moins beau avec une anesthésie ? Qu'une césarienne pouvait être bien vécue? Qu'une épisio, c'est pas si grave? Qu'un premier biberon n'est pas moins émouvant qu'une première tétée ? Tu t'es lourdement trompée.
 
Tu pensais que la douleur d'un accouchement était digne d'être soulagée si tu en faisais la demande, que ça ne ferait pas de toi une mauvaise mère, ni un monstre qui abandonne son bébé dans l'épreuve du travail? Pauvre naïve..
 
L
 
 

La mère nourricière, une raison d'un non-allaitement.

La mère nourricière, une raison d'un non-allaitement.

Le titre peut vous semblez à priori contradictoire (voir un brin provocateur), pourtant au fil de ce texte vous allez comprendre (ou pas), pourquoi, parfois, allaiter, peut nous sembler ne pas être le meilleur choix pour son enfant.

A tord, oui, certainement, aux vues de ce qui est prévu par Dame Nature, mais une jeune maman, peu avertie, angoissée, peut faire le choix du LA, à un instant T, véritablement pour le bien de son bébé...

"Il était attendu cet enfant, attendu depuis des années, presque depuis toujours. Sa maman l'attendait, sans véritablement croire ce qui allait enfin se produire, elle allait devenir mère, enfin. Entourée de drames péri-nataux, elle se protégeait malgré tout, elle tentait, parfois de mettre de la distance entre elle et son bébé, pour se protéger, au cas où...
Elle savait que tout pouvait basculer, et que le rêve qu'elle semblait vivre, pourrait virer en un instant en cauchemar.

Au 1er abord, elle ne s'en rendit pas compte, mais son bébé lui fit un cadeau, il dépassa sa date de DPA. L'impatience prit donc la place de l'angoisse, et elle mit au monde son bébé, sans déclenchement, un joli samedi d'automne, calmement, sereinement. Son bébé et elle, avaient agit "encore mieux que dans les livres" lui avait assuré la SF.

C'est ce qui leur fallait, pour commencer leur vie ensemble.
On lui demanda si elle comptait allaiter son enfant, elle répondu que oui, ça lui semblait naturel. Trop naturel même en fait.
Car elle ignorait tout de l'allaitement, elle imaginait que c'était simple, à peine né, le bébé au sein, le lait jaillierait, l'enfant serait nourrit.

Elle ignorait qu'il y'avait "une montée de lait", qui pouvait mettre du temps à arriver, plusieurs jours même.

Son bébé tétait, pleurait, tétait, pleurait... il était rouge, énervé, elle se sentait impuissante, dépassée.

Au bout de 3 jours son bébé, celui qu'elle avait tant attendu, celui qu'elle voulait tant aimer, n'était qu'une boule de nerfs, de cris, et de pleurs.

En son sein, elle ne sentait rien. Faire téter son bébé n'avait plus rien de naturel, pour elle, cet acte, ce geste ne menait à rien, ne servait à rien.

Elle appella une SF, demanda du lait, un biberon. La SF lui demanda plusieurs fois si elle était sûre, si c'était bien ce qu'elle voulait.

Elle voulait nourrir son enfant, elle savait que c'était ce qui lui fallait, c'était ce qu'elle voulait, son sein ou pas, elle s'en fichait royalement, elle voulait remplir son rôle primaire de mère : nourrir son bébé.

Elle lui donna son 1er biberon, il l'engloutit, pour la 1ère fois, elle découvrit le vrai visage de son enfant, un visage doux, apaisé, repu. Pour la 1ère fois, pour elle, elle avait accomplit un geste maternel, elle avait soulagé, nourrit son bébé.
Pour elle, et pour lui, elle avait fait un choix, celui qui lui paraissait le plus juste, le plus adéquat, à cet instant T de leur vie.
Elle était mère nourricière."

H
 
 

Le père.

Le père.

Le mien, il fût SDF.
Il fût marié à ma mère, pendant 7 ans.
Il fût un père préférant ses copains, préférant la boisson (façon politiquement correct de dire qu'il était alcoolique)....
Il fût absent à mes 1ers Noël.
Puis il finit pas être absent tout court.
Bref, à 6 ans, je n'avais plus de père. J'ai grandi sans, mon frère aussi, et nous fument heureux.
Mais... aujourd'hui, tous les jours je dois me battre avec mes démons intérieurs, pour me dire que non, tous les hommes ne sont pas des ordures.
Non, tous les hommes ne seront pas des pères absents. Oui ils peuvent être aimants, donc aimés...
Je voulais faire un bébé toute seule, oui, je vous le confesse ici. Me servir d'un homme, et élever mon enfant seule.
Après tout, j'ai bien grandi moi sans père, correctement, je fus aimée, soignée, j'ai fais des études, je vais bien.
Puis j'ai rencontré le père de mes enfants.
Avec son passé, son besoin, son désir d'être père... et on s'est construit ensemble.
En tant que couple, en tant que parent.
Il a apprit qu'une mère peut être aimante, bienveillante, j'ai appris la même chose pour le père.
Et je continues ma bataille interne, donc, chaque jour, pour le père de mes enfants, et pour mon fils, qui sera aussi, un jour peut-être père à son tour.
Le père, j'en parle pas souvent, c'est pas tabou, j'ai juste du mal à en dire quelque chose, de bien, ou tout court.
H
 
 

Vous échouerez...

Vous échouerez.

 Quoi qu'il arrive.

Parce que la perfection n'est pas de ce monde.
Parce que souvent, même si l'on croit le défendre, l'enfant est le grand oublié des parents qui se lancent des pierres à la gueule....

L'enfant, avant tout, avant même de naitre, il est unique : il n'est pas vous, et ne le sera jamais.
Il a sa personnalité, son physique, il est déjà lui.
Il n'est pas votre pantin en représentation, ni votre faire valoir.
Il est votre enfant.
Et c'est à vous de l'écouter, réellement.
Et ça ne s'apprend pas dans les livres...

On veux toutes être des mères idéales, réussir, ne pas voir l'adorable bébé devenir un adolescent perdu, ingrat, agressif, ignare, la grande frayeur des parents actuels, ça. Les cadrer, les éduquer, les façonner. Des petits modèles éducatifs, tout droit sortis des méthodes psys et des fantasmes d'enfants parfaits, toujours en avance sur leurs petits camarades, jamais tombés dans les affres de MC Do et d'Hello Kitty, jamais ce ne sera avoué, bien sûr. Jamais, jamais. Nouveau tabou .
Je ne projette rien sur mon gamin, je l'élève.
 
Mais la mère idéale est une légende. Aucune mère n'est idéale, parce qu'elle est humaine, pas un livre, pas une méthode, pas un modèle : une humaine. Qui ressent. Donc imparfaite par nature.

On ne résume pas la maternité à "l'information", ou "l'instinct", à des dichotomies, des divisons brutales, des camps toujours plus fermés de mères qui se haïssent, se jugent constamment, se grognent dessus, de Facebook en forums...
 
Vos conditions de vie ne sont pas celles des autres. Votre fric n'est pas le leur. Vos passés ne sont pas les mêmes. Vos cerveaux non plus. Même vos culs ne sont pas les mêmes. Rien n'est jamais tout noir, ou tout blanc.

Prenez garde à l'enfant qui grandi, parce qu'il faudra aussi s'adresser à lui autrement...
Et que la toute puissance prendra fin.

L
 
 

Des parents comme les autres.


Ce serait bien d'arrêter de mettre l'homoparentalité sur le tapis dès qu'on parle de parents hétérosexuels abusifs.
En les comparant, certain(es) sont trop souvent tenté(s) de les mettre sur un piédestal, parce que différents de la norme hétérosexuelle, parce que souvent rejetés, parce qu'on ne veut pas paraitre intolérant et c'est compréhensible.
Mais ils sont humains, comme vous, et en agissant ainsi, en agissant différemment même dans vos mots, vous ne les considérez pas comme des hommes et femmes comme vous, mais comme des "exceptions", des gens bizarres.
Et ils n'en sont pas.
Je ne vois pas pourquoi les parents homos seraient meilleurs que les autres, sans faille et sans reproche.
Les parents parfaits n'existent définitivement pas...
 
L
 
 

Jouer "aux cons".

Jouer "aux cons"...

Dans les multiples débats autour de l'IVG auxquels j'ai pu participé, me revenait sans cesse une pensée.

Souvent, on lit "avec tous les moyens de contraception, blablabla"...
Ok. Oui, je crois que globalement, on a toutes comprit, il existe 36 000 moyens de contraception (je vous refais pas le topo pour donner leur taux d'efficacité à tous hein ;)).

Bon, puis, souvent, je lis aussi les femmes raconter leur vécu d'IVG, une pilule oubliée, une grossesse sous stérilet, une capote qui craque...

Et moi, de lire cela dans ce genre de débat, ça me fait mal. Ca me fait mal, parce que j'ai envie de dire "c'est votre histoire Mesdames, votre IVG, si vous avez envie de la racontez, juste pour témoigner, ou vous faire du bien, allez-y, mais j'espère juste que ce n'est pas pour vous justifier, auprès de qui que ce soit que vous nous dîtes pourquoi et comment vous êtes tombées enceintes par accident".

Parce que j'ai envie de le dire haut et fort, des fois, ben en fait, des fois, on joue juste "aux cons", on ne se protège pas, on prend pas de pilule, on met pas de capote, et on a pas 15 ans. Voilà, j'ai vécu ça, il y'a un peu plus de 8 ans. J'ai joué à la roulette russe, et j'ai perdu.

J'ai payé le prix fort, alors aujourd'hui, je ne cherche plus une justification à cet "incident de vie", c'est arrivé, j'en suis pas moins une fille bien, je ne suis pas une salope. Et je ne méritai pas moins qu'une autre mon IVG.

C'est ma vie.


H



Se faire confiance.

Se faire confiance.

Il est d'un principe d'éducation auquel je tiens particulièrement.

J'ai pour idée, pour conviction même que ne pas punir systématiquement l'enfant pour une bêtise faite, l'amènera à se confier, à parler des bêtises qu'il fera plutôt que de tout cacher et parfois risquer de se mettre en danger.

J'ai envie que mes enfants puissent venir m...e parler, se confier, m'avouer leurs erreurs.

J'ai envie qu'ils sachent que je serai là, que je ne serai pas intransigeante, que je serai à leur écoute.

Je n'ai pas envie qu'ils me craignent, qu'ils aient peur de perdre mon amour s'ils font des sottises.

J'ai envie qu'ils puissent avouer leurs fautes, leurs faiblesses, en sachant que je serai là, droite, stable, forte, pour les aider, à reprendre la bonne route, à corriger ce qu'il y'a à corriger, sans jamais les juger, sans jamais les effrayer.

Au-delà même d'être un principe éducatif, j'ai l'impression que c'est une manière de vivre. J'essaye la plupart du temps de me montrer suffisamment bienveillante, et non jugeante pour amener les gens à la confession, pour laisser la parole à l'Autre, le laisser être lui-même, sans artifices, sans paillettes, brut, nu.

Et je vais vous avouer donc pourquoi je vous confie cela, c'est tout simplement que je me suis retrouvée maintes fois surprise des tournures que prennent les discussions quand il s'agit de parler d'éducation bienveillante.

Parce que certaines femmes, qui prônent cette éducation de manière forte et vindicative ne laissent pas la place aux confessions. Elles n'entendent pas l'autre discours, celui des femmes qui avouent, qui confessent leurs faiblesses, leurs difficultés, et qui, maladroitement ou pas, ont besoin qu'on leur ouvre une porte, celle de l'écoute.

Une maman écoutée, rassurée, entourée de mots bienveillants et encourageants sera amené à se re-confier ultérieurement, à avouer ses difficultés, et voir, un jour à demander de l'aide.

Or, en général, ses femmes qui viennent dire à quels points , parfois elles n'ont d'autres solutions que la violence éducative sont souvent huées, montrées du doigts comme les pires mères au monde.

Et, pour moi, comme ça, on les a perdu. On les a perdu de la blogosphère et elles n'oseront plus jamais prendre la parole.

C'est comme foutre une claque à un gosse qui vient de t'avouer avoir casser un vase, la prochaine fois, il planquera les morceaux, quitte à se couper au passage...

J'aimera qu'un jour ces femmes-là, ces femmes qui prônent l'ENV, fassent ce parallèle.

Une femme écoutée, c'est un enfant sauvé.

  H.