dimanche 13 octobre 2013

Au delà du supportable pour mes nerfs : Quand l'homophobie me dégoute.





Hier, je suis sortie. Cela faisait très longtemps que je n'étais plus sortie en soirée (environ 3 ans je pense).. Manque de temps, d'envie,.. Bref.

Hier ce n'était pas pareil, ma petite sœur fêtait ses dix-huit ans, ma sœur aînée et mon beau frère avaient fait un long chemin pour venir également et la perspective d'aller danser avec mes sœurs était particulièrement grisante.

Ma petite sœur, elle a 18 ans. Si je devais vous parler d'elle.. Je vous dirais qu'elle est parfois capricieuse et un peu barrée. (C'estDeFamilleToussa..) Je vous dirais aussi que c'est une chouette petite nana. Qui termine sa dernière année d'études, vit seule, par choix, depuis ses 16 ans et travaille également les week-end. Une petit nana, super mignonne, un joli visage de Pin-Up, un style vestimentaire très élégant (tailleur, robes, ..), un corps menu et une forte poitrine. Une poupée! Tellement jolie que je rêverais de vous la "présenter" en photo. Tellement jolie qu'elle ne laisse pas les hommes indifférents.. Ni les femmes! Et c'est tant mieux, puisqu'elle les préfère aux hommes.

Elle est homosexuelle.
Elle avait treize ans, lorsqu'elle a fait son coming out. Coming out très mal vécu par mon homophobe de père, chez qui elle vivait, à l'époque. Très bien accepté, très bien vécu par ma maman, et par nous, ses nombreux frères et sœurs. 

Hier, nous sommes donc sorties, dans un quartier assez connu pour ses nombreux bar dansants. Nous sommes entrés dans l'un deux. Un couple hétéro (ma sœur aînée et son compagnon), ma petite sœur, deux de ses amis. L'ambiance y était bonne, nous y dansions, nous consommions, nous étions respectueux. Tout se passait bien.

Dix minutes plus tard, ses amies (deux couples lesbiens) sont arrivées devant le bar. Lorsque je leur ai proposé d'entrer, elles m'ont prévenues que cela ne passerait pas. Le videur est homophobe.

Mouais. D'accord. Bon les filles, il m'a laissée entrer il y a dix minutes, on va entrer toutes ensembles, pour qu'il voit que vous m'accompagnez.
Je marche fièrement, direction la porte d'entrée, souris au videur, suivie de ma troupe.

Là où ça coince..
C'est que je suis entrée, sans soucis, et les copines se sont vues refuser l'entrée.

Ulcérée, je vais chercher ma petite sœur en lui demandant de quitter tout de suite ce bar aux videurs homophobes. Elle décide d'aller discuter avec les videurs, pour comprendre.

En vrac.. 
"Nous n'avons pas à justifier nos décisions"
"Si on refuse, on refuse et point barre"
"Si ça ne vous plait pas, cassez-vous"

J'ai tenté de discuter avec eux. Je m'exprime bien, j'arrive généralement à faire comprendre mes idées sans heurter.. Mais là je n'ai pas pu.
Face à ces deux armoires à glaces, black, l'air patibulaire, le physique de catcheur pour l'un, de boxeur pour l'autre, non je n'ai pas pu.

La où ça coince..
C'est que je ne supporte pas l'intolérance. Et je supporte encore moins la discrimination. Là où ça coince, c'est que non seulement d'être au delà du supportable pour moi, il m'est encore moins supportable de ne pas agir. Là où ça coince, c'est que des beaux discours, c'est bien, des actes, c'est mieux. Là où ça coince, c'est que si je peux supporter l'idée qu'une personne soit homophobe (liberté de penser, toussa) je ne peux pas supporter qu'elle impose son homophobie en privant quelqu'un de ses droits. Là où ça coince, c'est que j'ai essayé de leur expliquer durant deux minutes, que les opines étaient des êtres humains comme les autres, qu'elles allaient consommer, respecter, danser, comme tout le monde. Là où ça coince, c'est que face à leurs regards dédaigneux, mes nerfs ont lâché.

Littéralement.

Et Quatre, la gentille, la douce, l'empathique, la respectueuse, a disparu. Ils ont subi ma colère, mes quolibets, ma rage. Je leur ai dit (lire "hurlé") que quatre ans auparavant, j'avais été violée, et que mon agresseur était de couleur noire. Et que JAMAIS je ne ferais de discrimination sur base d'une couleur. Que si EUX étaient entré dans mon bar (je suis barmaid, j'ai donc pouvoir décisionnel sur qui entre, ou pas, dans l'établissement ou je travaille) je les aurais accueilli comme n'importe quel client, avec le sourire et la gentillesse. Que ma petite sœur, qu'ils avaient laissé entrer, bien que très féminine était également lesbienne. Que leur discrimination était intolérable. Et puis qu'ils étaient des }*}^#^#^} et des ##*++^\~#! Et des !(&(&;}+#+#*#. (Je ne me croyais ps si vulgaire)

Nous sommes donc parties dans un autre bar. Population exclusivement africaine, et nous ne nous sommes pas fait refuser le droit d'entrée. 
J'ai refusé d'y rester. Parce qu'il n'y avait que des hommes (et comme je suis en couple, je ne m'autorise qu'à danser avec des filles). Pas parce qu'ils étaient black, comme les videurs qui nous avaient refusé le droit d'entrée.

Les erreurs des uns ne me feront pas détester les autres. Dommage que ces videurs n'aient pas pensé comme moi...


Quatre (qui va tenter de pousser sa petite sœur à porter plainte et à déposer un signalement au centre pour l'égalité des chances) (Et qui n'arrête pas de pleurer depuis hier, putains de gens!)

http://www.diversite.be/?action=onderdeel&onderdeel=289&titel=Agir+contre+les+discriminations+basées+sur+l’orientation+sexuelle

1 commentaire:

  1. C'est juste à vomir, dégueulasse!!!!!!!!!! Je ne sais pas si c'est le centre que tu cites mais je crois qu'il existe plusieurs trucs pour signlaler les établissements de ce genre, ils sont testés et pris en flag, et boum! Purée je comprends ta colère!!!!!!!!!!!!!

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