samedi 12 octobre 2013

Ma petite O.


Sans raison, tout simplement parce que j'aime la raconter, sa naissance, ma fille...

Vendredi 13 juillet matin je me réveille, E. mon grand, est à côté de moi. Comme d'habitude, on se fait un gros câlin, et je lui propose d'aller au marché , il est d'accord, on aime bien y aller ensemble, flâner, et boire un coup en terrasse.

Je me lève, et je sens que "ça"coule. Je pense à la perte des eaux, mais ce n'est pas "franc"...

Mais quand même, puis je perds du sang, je pense donc que le col travaille aussi...

Je décide d'appeler maman, pour qu'elle garde E., et A. (Monsieur H) pour qu'on aille faire un tour à la mater, mais sans grande conviction non plus.

Le temps d'une douche où je suis tremblante, fébrile, on prend les affaires, on sait jamais, et vers 10h on arrive à la maternité.

Devant la sonnette je demande à A. ce que je vais pouvoir leur dire, pourquoi je suis là, je ne suis même pas sûre d'avoir perdu les eaux...

C'est un homme qui vient m'ouvrir, et qui me fait entrer en salle d'examen, le même qui m'avait examiner 15 jours plus tôt, quand O. (ma fille) avait fait de la tachycardie...

Le sage-femme (Mathieu) m'examine, il n'est pas sûr que ce soit la poche des eaux. Mon col est à 1 et demi. 


  Et j'ai eu 1 contraction youhou...

Il me fait un test pour voir si c'est une perte du liquide amniotique, il faut 5 bonnes minutes pour avoir le résultat.

Je me rhabille, rejoins A. dans la salle d'attente, on s'apprête à repartir en fait.
Mathieu me rappelle, le test est "douteux"... donc ils sont obligés de me garder...

C'est "drôle", car juste avant qu'il ne prononce le mot "douteux", je l'avais entendu dans ma tête me dire ça, je commençais à comprendre ce qui allait se passer...

Il n'y a de la place nulle part, la maternité est bondée, je dois attendre pour avoir une chambre que quelqu'un parte.

En attendant on va faire les papiers, on se ballade, passe des appels...

A l'accueil, la secrétaire nous parle politique, on parle des dernières élections... puis elle me dit "oh, vous, ne pensez pas à tout ça, vous allez vivre le plus beau jour de votre vie aujourd'hui"... et c'est vrai, le plus beau jour ex aequo

On va dehors, on prend l'air, j'appelle ma mère, j'ai quelques "contractiounettes" comme je dis...

Je demande comment va E., ils sont allés au marché, tous les 2... et moi, je ne pense même plus à toute cette autre réalité, le voyage dans ma bulle a déjà commencé...

Il est presque 13h, j'ai quelques contractions qui s'intensifient, un peu... mais je dois quand même être debout pour les supporter.

A. veut qu'on retourne vers la salle d'attente... moi je voulais rester dehors, mais il préfère...

Je le suis, je ne veux pas le stresser, mais je serai bien rester encore au plein air... il y'a du soleil, des travaux, des gens qui bougent... c'est la vie, c'est rassurant...

13h05, Mathieu me demande comment je vais, je lui réponds que ca va, que je sens que ça travaille, un peu...

Il est moins débordé, me fait rentrer dans la salle d'examen, pour voir où en est mon col, j'en suis à 4, ça travaille bien. Je le sentais, je suis contente

Je lui demande quand je pourrai avoir la péri, il me répond qu'on va finir le monitoring, et qu'après il me fera d'abord la piqure pour me poser la perf (de glucose? J'en saurai même rien!).

Il part pour chercher le matériel, et là, rien ne va plus, j'ai de plus en plus mal, je suis debout, je me tiens à A., je respire son odeur, profondément, intensément, elle me rassure... les contractions ne sont plus du tout gérables, elles explosent le monitoring, je montre ça à A.... il est 13h20, je sonne Mathieu...

Il arrive, me demande si je peux encore tenir pour 5 minutes de monitoring, je lui dis non, j'en peux plus...

Il m'enlève les sangles, me fait me déshabiller, je ne sais même pas comment j'y arrive, il m'aide à enfiler la blouse, A. ferme ma blouse, je lui dis "non laisse ouvert pour la péri".

Mais ça m'énerve Mathieu n'appelle pas l'anesthésiste, sachant qu'il faudra attendre encore 1/4 d'heure pour qu'elle agisse, je commence à désespérer de toute cette douleur...

Il repart rechercher ses trucs pour la perf, et A. part chercher mes valises.

Mais là, je ne tiens plus...

Je pars au fond de la salle je ne sais pas pourquoi, me tenir au bureau en "V", je m'accroupis et hurle "ça pousse"...

Je sens que "ça" pousse encore, et encore, j'ai l'impression que tout va exploser !!!

A. qui arrive, les bras chargé appelle Mathieu en hurlant, me retenant, ne lâchant pas les valises pour autant, Mathieu appelle à son tour sa collègue, tous les 3 me transporte tant bien que mal sur la table d'examen, je suis sur le côté, je m'accroche à A., j'hurle de douleur, de peur, je crie que j'ai peur, je crie "mais sort bordel" ...

Et en 3 poussées, O. est sortie, belle, douce, et souriante dès sa naissance.

Je n'aurai même pas eu le temps d'aller en salle de naissance.. j'ai dilaté de 4 à 10 en 6 minutes...

Par contre je ne la garde pas longtemps sur moi, c'est A. qui prendra le relai, j'ai eu pas mal de souci, un placenta qui ne sortait pas, j'ai eu beaucoup plus de mal pour l'accoucher, j'ai beaucoup saigner, Mathieu avait peur d'une hémorragie, enfin, on va pas s'attarder là-dessus, car au final tout va bien.

Ma petite puce, pendant les 2 heures où j'étais un peu "pas bien " à hurler, dès que j'étais en état, on l'a posé sur moi, elle s'est endormit paisiblement...

Je l'aime déjà plus que tout, tous mes doutes, mes questions se sont envolés en une fraction de seconde...

Je suis la plus heureuse des mamans, des femmes.

Un peu plus tard, Mathieu me disait qu'il avait sentit que je n'avais pas vraiment envie d'une péridurale, il avait raison, je suis heureuse d'avoir vécu cela, cette douleur, cette poussée incroyable, cette puissance....

  H

 

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