vendredi 11 octobre 2013

Une page blanche à écrire...cododo...

Une page blanche à écrire ou l'histoire d'un sommeil partagé.

Tu es venu au monde, un après-midi de septembre. Nous sommes nés en même temps, toi à la vie, moi comme mère.

J'ai su à cet instant que j'avais tout à construire avec toi, je t'ignorais, tu m'ignorais, nous étions 2 écrivains, devant une page blanche à écrire, à remplir.

Tu avais besoin de mes ...bras, j'avais besoin que tu sois contre moi. Et facilement, rapidement, par simplicité, naturellement, nous avons partagé le même sommeil.

Dormir avec toi, c'était comme m'assurer de te maintenir en vie, l'un contre l'autre, nous étions invincibles, je te protégeais des cauchemars, des maladies, et surtout de la mort.

Cette peur de te perdre qui m'a hanté (qui me hante....) si fortement toute ta 1ère année... si je respirais, toi tu continuerais de respirer, si je te tenais la main, mon essence de vie passerait en toi. On ne se quitterait pas, jamais.

Dormir avec toi, c'était donc cela, au début, pouvoir juste ouvrir un œil et te savoir là, savoir que tu n'étais pas irréel, que je ne t'avais pas rêvé, savoir que tu respirais.

Dormir avec toi, c'était sentir tes cheveux bouclés, c'était caresser tes petits pieds, ton petit dos.

Dormir avec toi, c'était te tenir droit dans mes bras quand tu tais enrhumé, pour que tu puisses mieux respirer.

Dormir avec toi, c'était te mettre contre mon corps quand tu avais de la fièvre, pour la faire baisser.

Dormir avec toi, c'était être là, tout de suite quand tes rêves te faisaient peur, quand tu avais faim, quand tu avais mal...

C'était te recouvrir la nuit, quand tes petites jambes étaient toutes fraîches.

Tu as grandis mon petit, et je commençais à vouloir que ta place soit dans ton lit, on a essayé... parfois, mais finalement, tu me manquais, on se manquait, nous n'étions pas prêts...

Il faisait trop chaud, il faisait trop froid, le vent sud-nord-ouest soufflait à 72 km/heure... bref, non... nous n'étions pas prêt.

Car autant tu sais mon enfant, autant j'ai aimé dormir contre toi, autant j'ai aimé être tout le temps là pour toi, autant parfois, oui mon enfant, autant des fois je rêvais d'un sommeil sans toi.

D'un sommeil sans réveil, d'un sommeil sans coups, sans mouvements, sans couverture à remonter...

Depuis 5 ans, notre page blanche, on a commencé à bien la remplir mon garçon. Elle est belle cette page, elle est forte, intense.

Cette page, elle n'est pas linéaire, il y'a de beaux, et de moins beaux moments, elle est notre vie.

Notre sommeil partagé, c'était cela, une ambivalence des sentiments, ce besoin, ce bonheur d'être avec toi, d'être là pour toi, et parfois/souvent au fil des ans, ce besoin de se lâcher...

Mon enfant, oui, parfois, te sentir collé à moi, j'ai détesté cela, je sentais mon épiderme brûlé à ton contact, avec un besoin irrépressible de te repousser, de t'éloigner...

Tu m'as donné chaud, tu m'as donné des coups, et non ça ne me plaisait pas, non ça ne me faisait pas rire, comme on peut rire de certaines illustrations sur le cododo... C'était très, trop notre réalité.

Je me suis sentie épuisée de tout cela mon petit, j'ai même eu des doutes sur ma capacité à être une bonne mère.

Une maman qui ne sait même pas apprendre à son enfant à dormir. Te lire un livre, te dire bonne nuit, te laisser une veilleuse, et partir, j'en ai rêvé... je ne l'ai as fais.

Mon tout petit, aujourd'hui, à l'aube de tes 5 ans, voici 4 nuits que tu dors seul. mon grand devrai-je dire, tu quittes le port, et cette fois-ci, je sens que tout est bien plus simple, je crois que nous sommes prêts.

Mon bonhomme, voici la fin de la page "cododo"... tu pourras y revenir mon enfant, tu le sais.

Mais là, tu deviens un grand.

Je n'ai jamais édulcoré mes ressentis, ma vérité. J'ai adoré, comme j'ai détesté partager le sommeil de mon enfant. Je ne suis ni pour, ni contre.

Je raconte juste mon histoire.

 H


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