mardi 29 octobre 2013

L'allaitement : mieux pour bébé ou nouvelle façon de culpabiliser ?

Traduction d’un article par « L » d’Allison Montgomery sur le site Femininspire.com

Vous êtes enceinte et êtes en train de vous renseigner sur les manières de fournir à votre bébé la meilleure alimentation possible, mais aussi comment le nourrir après ses premiers progrès. Vous êtes une jeune maman épuisée, frustrée de ne pas pouvoir produire assez de lait pour votre enfant et blessée de ne pas se sentir capable d’allaiter comme c’était prévu pendant la grossesse. Vous allez bientôt reprendre le travail, et vous vous inquiètez de savoir comment gérer à la fois votre carrière et votre allaitement.

Vous êtes une jeune maman, qui lutte contre une dépression, déchirée entre la décision de soigner sa santé psychique en prenant des médicaments, ou continuer l’allaitement. Il y a tant de scénarios et de raisons de culpabiliser, d’être triste, d’être impuissante pendant l’allaitement – même si cela se passe bien et c’est le choix de la mère, ou si une méthode alternative tels des compléments ou du lait artificiel semble être un choix supérieur.
D’où vient cette culpabilité et cette honte ? Il y un message écrasant du « sein supérieur » dans notre société et notre culture depuis des années, et cette vision limitée des chose a besoin d’être reconsidérée pour que les mères fassent un vrai choix informé et cesse enfin de culpabiliser, de se sentir honteuses et confuses.
Il  y a beaucoup de mères qui souffrent de dépression post partum, ou de dépression avant, pendant ou après la grossesse, et qui sont forcées de choisir entre prendre soin de leur santé mentale et l’allaitement.

Et la focalisation de la société sur l’allaitement qui serait le meilleur moyen de nourrir votre bébé, rends la culpabilisation insurmontable, nourrissant le cycle de la dépression. Cette impossible choix rends la maman dépassée, culpabilisée, et coincée dans une situation où elle ne se sent plus capable de prendre soin à la fois d’elle-même et de son bébé, sans parler de l’idée même d’être définie en tant que mère par sa façon de nourrir son enfant. Et ce n’est pas la seule raison qui fait que certaines sont incapable d’allaiter : certaines doivent choisir d’autres options à cause d’une infection, un problème de production, des problèmes physiques ou un mode de vie différent.
Et si le choix différent est le lait artificiel ? Est-ce si mal ? Selon Joan Wolf, peut être pas. Wolf est une professeure spécialisée en études de genre au Texas, et a écrit un livre « L’allaitement est-il meilleur ? » qui offre une vision honnête sur nos croyances selon lesquelles l’allaitement est la meilleure façon de nourrir son enfant.

Wolf s’aventure à dire que «  les discussions générales sur l’allaitement en disent long sur l’engouement à propos de la responsabilité et la perfection maternelle en Amérique qu’elles n’en disent sur les bénéfices concrets de l’allaitement ». Elle explique aussi sa préoccupation principale avec le sein dominant mais instable : « les choix à propos de l’alimentation des enfants sont encadrés par des personnes et des institutions perçus comme autoritaires ». Wolf a d’abord débuté ses recherches à cause du manque d’intêret des féministes à ce sujet où remettant en question l’allaitement comme geste social. Elle mentionne aussi que tout les problèmes émotionnels dus à l’allaitement peuvent surprendre une mère et lui faire se demander pourquoi les féministes ne luttent pas autant avec l’alimentation infantile comme elles le font avec beaucoup d’autres aspects de la vie reproductive et des soins des enfants.

En tant que maman d’un bambin, femme enceinte, et féministe, je ne pouvais pas être plus d’accord, et j’avais les mêmes interrogations. J’ai senti grandir cette culture qui ne concoit qu’une seule option acceptable pour nourrir son enfant, et les jugements qui viennent après avoir choisir l’autre manière. En fait,pendant mon séjour à a la maternité avec ma fille, même si j’avais prévu d’allaiter, on ne m’a pas demandé une seule fois comment je comptais nourrir mon bébé, et l’infirmère a immédiatement mis le bébé au sein après sa naissance. Même si j’étais d’accord avec cette façon de faire, et que j’ai allaité 4 mois avant de retourner au travail, le fait qu’on ne m’ait rien demandé ni donné l’opportunité d’exprimer mes choix n’a jamais était oublié.

Ma décision a été acceptée par mes médecins, infirmières et même les membres de ma famille, qui demandait plus souvent comment l’allaitement se passait que comment j'allais moi,comment je m’adaptais à ma nouvelle vie de maman. Ces sentiments de culpabilité et de honte ont continués quand, après être retournée au travail, je n’ai pas rejoins les mamans qui tirait leur lait au déjeuner, au lieu de cela j’ai choisir de sevrer ma fille et la nourrir au lait artificiel. Je n’étais pas sûre de ce qui me faisait me sentir coupable et honteuses, et me demandait d’où est ce que pouvais provenir ce message indiscutable selon lequel l’allaitement était le plus important, aussi bien pour couvrir les besoins nutritionnels de mon bébé, sa santé, son attachement, et même son intelligence future. Comme Wolf l’a dit, « l’allaitement est devenu le Saint Graal de la santé, et le lait artificiel équivaut à donner de la nicotine à son bébé ». C’est un aspect de l’histoire que je peux constater et considérer à l’approche de la décision sur la façon de nourrir mon second bébé, alors que je devrais aussi prendre soin de ma santé psychique.

Elisabeth Badinter s’est également battue pour les droits des femmes, et une partie de son combat s’est focalisé sur la manière dont la maternité posent souvent des restrictions et des attentes irréalistes sur les épaules des femmes. Dans son livre « Le Conflit : La femme et la Mère », Badinter explique «  Les tabous qui entourent désormais la péridurale, le lait artificiel, les couches jetables, les crèches- et tout ce qui détourne l’attention de la mère envers sa progéniture-a transformé l’éducation des enfants en quelque chose qui fait régresser la condition des femmes ».

Cela inclus l’allaitement, et elle explique comment notre approche de l’allaitement réduit le choix des femmes.  Après neuf long mois pendant lesquels votre corps n’est plus le votre, les contraintes physiques de l’allaitement prolonge cette sensation de perdre le contrôle de son corps. Les mères doivent encore faire attention à ce qu’elles mangent, se restreindre, et leur mode de vie change pour continuer d’allaiter. Certains de ces changements sont de petits sacrifices pour une mère qui préfère nourrir au sein, mais certains de ses changements signifie compromettre le choix des femmes, leur chemin, mode de vie et même leur santé. Wolf partage un commentaire d’un conseiller dans une clinique Femme-enfants-bébé « qui se lamente de la tragédie des mères adolescentes qui choisissent d’aller à l’école plutôt que d’allaiter leurs bébés ». Si vous me demandez, quelque chose ne va pas quand les femmes se sentent honteuses de faire de leur éducation, carrière et leur corps une priorité après avoir accouché, quand c’est définitivement leur propre décision.

Il y a beaucoup plus de choses qui entrent en compte pour élever un nouveau né puis un enfant en bonne santé et en bon développement. Wolf mentionne certaines de ces facteurs qui sont souvent très observés dans les études qui ont été faites, incluant les soins de santé des enfants, les habitudes de santé des familles, comme le lavage des mains, la parentalité responsable, les premières expériences d’apprentissage d’un enfant, combien de fois un enfant lit, le statut socio économique et financier des familles, la santé mentale des mères, qui influence aussi l’attachement, si l’enfant est en crèche ou  à la maison, la liste est longue. La plupart des études utilisées pour promouvoir et démontrer que l’allaitement est le échouent à contrôler ces facteurs.
Vous voyez, il y a vraiment plus pour devenir une bonne mère et élever une petite âme intelligente et saine qu’une méthode d’alimentation, et j’ai pu le constater pas seulement en tant que mère, mais aussi en spécialiste de la petite enfance.

Il y a besoin d’un changement culturel une nouvelle fois, où nous définirons une maternité basée sur plus qu’une facette ou un choix. Pour certaines femmes,allaiter est le meilleur,naturel,gratifiant,et le bon choix pour elle et leur famille. Mais n’isolons pas celles qui ont besoin et veulent faire un autre choix. Il y a beaucoup de jeunes enfants en bonne santé,heureux,qui ont été à la fois allaités au sein et au biberon. Commençons à honorer tout les sacrifices de la maternité, et donnons à la maternité tout le soin qu’elle mérite – en tant que job unique, à multifacettes, plein de challenges, beau, et qui va bien au-delà des frontières d’une boite de lait ou d’un sein.

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